Aller vivre son rêve, puis revenir…
Depuis très longtemps, j’avais le rêve de quitter ma vie d’ici pour quelques mois. Partir en Asie et me laisser porter au rythme de mes envies. Ça m’a pris du temps avant de mettre tout ça à terme, avant de faire mien ce projet qui semblait n’appartenir qu’aux autres, avant d’avoir le courage de prendre cette décision. Quand je l’ai finalement prise et que j’ai convaincu mon amoureuse de quitter son emploi et de me suivre, je voyais ce projet comme l’accomplissement de tant d’efforts. Comme si tout l’espoir qu’il m’avait fallu pour y croire et réaliser mon rêve allait être épuisé à jamais. Comme si lorsqu’on se donne enfin les moyens de le vivre, l’après n’a plus besoin d’être aussi excitant.
Mon entourage me disait parfois :
Après ça tu vas arrêter de toujours partir! Tu vas en avoir assez!
J’y ai presque cru moi-même avant mon départ. Mais c’est ça, c’était avant mon départ. Maintenant que ça fait presque 3 mois que je suis de retour à Montréal, j’ai envie de crier que non! Non, c’est pas parce qu’on a vécu son rêve, qu’on n’a pas envie d’en vivre d’autre. Je pense au contraire que l’accomplissement d’un tel projet arrive à nous faire croire que peu importe ce que l’on désire, il nous suffit d’aller le chercher. Non pas sans efforts ou sans compromis, mais je crois plus que tout que nous sommes notre propre moteur dans la vie, comme nous pouvons être notre propre frein.
Revenir à la maison après avoir vécu un rêve qu’on a chéri pendant des années, ce n’est pas tous les jours facile. J’ai l’impression qu’au début, on surf encore sur l’euphorie des moments qu’on vient de vivre. Les souvenirs sont si proches qu’on a l’impression d’encore y être, on ressent que ça fait toujours partie de nous. Mais plus le temps s’impose, plus on s’éloigne de cette réalité remplie d’artifices et on a l’impression que tout cela n’a été qu’un long rêve. La réalité d’aujourd’hui est tout autre et on commence à rêver d’un autre projet. Je parle pour moi bien sûr. C’est parce que je carbure aux projets. Je le répète souvent, sans projet, je meurs. J’ai toujours besoin de me plonger à fond dans quelque chose. C’est simple, je suis une grande passionnée. Et quand avez vous vu une passionée s’éteindre et se plaire dans une vie rangée , routinière et sans surprise ?
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir,
et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,
et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil
et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence,
aux vertus négatives de notre époque.
Voilà une citation de Jacques Brel qui me touche particulièrement.
À la veille de retomber toutes les deux dans un mode de vie sédentaire, je me pose beaucoup de questions. Est-ce vraiment ce qui nous rendra heureuse ? Est-ce vraiment ce qui colle le plus à mon être ? Est-ce vraiment ce type de projet qui m’allume et me fait sentir en vie ? Toutes des questions qui pour l’instant, n’obtiennent pas toujours les mêmes réponses. Malgré qu’une petite voix au fond de moi n’arrive pas à se taire. Je vous laisse deviner laquelle…
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2 Commentaires
Et on en revient à ce que je n’arrête pas de clamer haut et fort : adaptons nos vies pour y trouver l’équilibre, répondre à tous nos besoin et se créer une vie à notre image.
On voit souvent tout d’un côté ou tout de l’autre : être super nomade et tout laisser tomber ou être super sédentaire et toujours rêver d’une prochaine parenthèse. Le gris existe, tu en est à preuve : tu as réussi à réaliser de UN de TES rêveS. Allez, go! On passe au prochain avec patience, détermination et toujours avec cette idée d’adaptation et de reconnaissance de nos besoins/valeurs/envies.
Si ton quotidien semble trop routiner, adapte-le. Si l’envie d’un autre voyage se fait sentir, commence à y penser.
😉
Merci beaucoup pour ton commentaire Bianca. Tu as tellement raison! Je m’efforce tranquillement à adapter ma vie de tous les jours le plus possible à mes réels besoins et envies. Avec le blog et mon travail en intervention, j’ai la chance d’avoir une très grande flexibilité dans mes horaires, contrairement à beaucoup de gens. Pourtant, je rêve toujours de l’ailleurs… Je pense de plus en plus à essayer à temps plein un vie sur la route. Je pense que j’ai besoin de savoir si c’est réellement pour moi. 🙂