L’avion atterrit à Montréal et rejoint tranquillement l’aérogare. Machinalement, j’en descends et je me mets à marcher rapidement. Je passe les douanes canadiennes, je ramasse mon bagage sur le tourniquet et c’est au moment de franchir les portes vitrées que mon cœur s’arrête. Une fois de plus. Je vois tous ces gens, les yeux remplis d’excitation. Tous là à attendre patiemment. Certains ont même des ballons afin d’accueillir, comme il se doit, ceux qu’ils aiment et qui leur manquent depuis longtemps.
Mon regard traverse la foule. Je me surprends à regarder de gauche à droite. À te chercher silencieusement. Soudain, je me rappelle, comme à chaque atterrissage depuis mars 2013 que tu n’y seras pas. Je ne trouverai pas ton visage soulagé entre tous ces inconnus. Je marcherai et me frayerai un chemin entre eux pour finalement atteindre la porte de sortie et entrer dans un taxi…
Tu ne seras plus jamais là à m’attendre à mon retour au Canada. Tu ne m’attends plus nulle part en fait.
Non, tu n’es plus là aux arrivées à Montréal. Maintenant, tu es partout avec moi. Tu es cet air salin qui se fraye un chemin jusqu’à mon nez lorsque j’approche de l’océan. Tu es ce lever du soleil qui me réchauffe le visage après une randonnée de nuit pour rejoindre le haut d’un volcan. Tu es cette pluie torrentielle qui me rafraîchit après une journée de canicule. Tu es cette mélodie qui me ramène en un rien de temps dans nos souvenirs.
« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis… »
Je te fais revivre lorsque j’ouvre une bonne bouteille de vin et que je lève mon verre dans les rues de Venise. Chaque fois que je vois un paysage qui t’aurais ébloui toi aussi, j’évoque ton nom et je me laisse envahir par ta présence, désormais bien différente.
Lorsque je remercie la vie de me permettre d’être là où je suis, c’est toi que je remercie. Je te remercie de m’avoir transmis ta fougue, ton courage et ta débrouillardise. Tu m’as partagé ta passion et maintenant c’est moi qui te fais voyager au bout du monde.
Je voyage pour voir le monde, pour découvrir ce que je ne connais pas, pour m’émerveiller comme un enfant, pour me rencontrer moi-même, pour me déboussoler, pour me dépasser, pour comprendre. Je voyage parce que tu n’as pas eu assez de temps pour le faire. Parce que je sais maintenant, viscéralement, que la vie a toujours le dernier mot. Qu’elle peut s’envoler en un instant. Au moins, j’aurai vu le monde.
Tout ça, c’est grâce à toi. Et maintenant, je sais que tu voyageras toujours avec moi.
Aujourd’hui Maman, je traverse les portes vitrées et je regarde droit devant.
14 Commentaires
Texte touchant Pam, ta mère sera toujours avec toi 🙂
J’en ai les larmes aux yeux. Ton texte est touchant, vrai et magnifique : un superbe hommage à ta maman <3
Merci pour ton commentaire Bianca. 🙂
Hello Pam, Quel hommage ! ! ! et belle lettre d’amour pleine de sensibilité …..une leçon de vie positive !!! Amitiés. Daniel
Merci Daniel! 🙂
Magnifique texte Pam! Très touchant! Tu as une très belle plume!
Texte très touchant, courage à toi !
C’est un texte magnifique, ça m’a beaucoup ému et tu as une belle écriture ! Continue comme ça
Merci beaucoup Amélie! 🙂
C’est un très beau texte, merci beaucoup et plein de bonnes pensées pour toi encore une fois.
Merci beaucoup Lucie!
Wow! Ton texte est tout simplement magnifique! Encore une preuve qu’il faut savoir apprécier chaque moment puisque la vie est si fragile!
Merci beaucoup pour ton message Florence. Effectivement, elle est fragile! Je n’aurais jamais cru qu’elle me réserverait de si beaux moments après cette épreuve, et pourtant…
Oufffff ça donne des frissons! Quel beau texte.
P.S. : Quelle belle photo!